Comment choisir la meilleure structure d’URLs pour votre site international?
Vous avez décidé de vous lancer à l’international?
Et vous pensez que votre site internet est un canal d’acquisition à fort potentiel pour pénétrer de nouveaux marchés?
Vous avez tout à fait raison!
Aujourd’hui, il est possible de s'adresser à une audience d’un autre pays par son site web sans que cela nécessite un budget exorbitant.
Mais avant de vous lancer dans des techniques avancées de référencement naturel international, une étape est cruciale dans votre processus d’internationalisation: le choix de la structure d’URLs que vous allez adopter pour votre site.
Ne la sous-estimez pas car il serait dommage qu’une mauvaise stratégie d’url, des erreurs techniques et une mauvaise optimisation viennent pénaliser vos ambitions internationales et vos perspectives de croissance.
A première vue cela peut sembler être un problème assez simple à résoudre, mais il cache en fait une complexité plus importante qu’on ne l’avait imaginé.
Dans cet article, nous allons vous aider à voir plus clair dans les différents choix de structure d’url internationale qui s’offrent à vous, celles qui sont recommandées et celles qu'il vaut mieux ne pas utiliser au risque d’impacter votre référencement naturel plus ou moins lourdement.
Voici donc les questions que nous allons aborder:
- Qu’est-ce qu’une structure d’URL?
- Pourquoi est-ce important de bien choisir sa structure d’URL pour son site international ?
- Quelle est la structure d’urls recommandée pour le SEO multilingue ?
- Quels sont les différents types de structures d’URL pour l’international?
- Comment cibler un pays avec un nom de domaine?
- Quels sont les avantages de chaque type d’URLs internationales?
- Quels sont les inconvénients de chaque type d’URLs internationales?
Qu’est-ce qu’une structure d’URL internationale?
Une structure d’URL internationale est la stratégie à mettre en place pour organiser les différentes versions de votre site pour chaque pays ou langue.
Rappelons tout d’abord qu’une URL est composée de trois partie:
- Le protocole (HTTP ou HTTPS avec le “S” de Secure)
- L’hôte ou le nom de domaine (par exemple www.nativexpand.com)
- Le chemin qui va correspondre à une page bien précise de votre site (par exemple /chemin/vers/la/page)
Nous pourrions également ajouter les paramètres d’url qui se placent après un “?” à la fin de l’URL, juste après le chemin. Mais ils ne changent pas l’URL de base.
Pourquoi bien choisir sa structure d’URL pour l’international est important ?
Certains widget ou plugin de traduction, traduisent bien la page mais ne permettent pas qu’elle soit indexée dans les moteurs de recherche pour la langue ciblée.
La raison?
Ils utilisent la même URL et traduisent le texte à la volée grâce à des requêtes Javascript/AJAX. Par exemple, ajouter le plugin Google Translate sur votre site pour permettre à vos visiteurs étrangers de lire votre site dans leur langue, ne permettra pas l’indexation de ces pages traduites. Vous restez donc invisibles dans les autres langues sur les moteurs de recherche étrangers.
La première étape pour indexer son site dans d’autres langues, et donc espérer avoir de la visibilité à l’étranger consiste à créer une structure d’URL unique pour chaque langue ou zone géographique.
Chaque version de votre site international doit avoir sa propre URL.
Il faut porter une attention particulière à cette étape de réflexion de la base d’URL de votre site en plusieurs langues car il n’est jamais recommandé de changer les urls par la suite, ou du moins le plus rarement possible!
Donc si votre site est en ligne dans plusieurs pays avec une structure d’urls définies depuis plusieurs années, un changement de structure ne doit être envisagé que si cela correspond à une stratégie de marque (uniformisation, rachat par un autre autre acteur, …). Toute refonte comporte un risque non négligeable pour les performances de votre référencement naturel.
Types de structures d’URLs des sites internationaux: avantages et inconvénients.
Dans cette partie nous allons vous présenter les options qui s’offrent à vous pour choisir la meilleure stratégie d’urls internationale avec leurs principales caractéristiques, leurs avantages et inconvénients, ainsi que certaines choses qu'il faut absolument éviter de faire.
ccTLD: Country-Code Top Level Domain:
Si votre site international adopte une structure d’URL avec un nom de domaine en ccTLD, c’est-à-dire que l’extension de domaine est directement rattachée à un pays (.fr pour la France, .es pour l’Espagne, .de pour l’Allemagne, …), vous avez un ciblage géographique très clair et naturel. C’est le signal le plus fort pour la localisation d’un site. Il n’y a pas d'ambiguïté. C’est le principal avantage.
Pour ce qui est des inconvénients, cette configuration peut générer une plus grande complexité dans la gestion de vos sites en fonction des installations techniques et CMS que vous utilisez.
Du côté du SEO, l’autorité du nom de domaine ne profite pas de celle du site historique. Google et les autres moteurs de recherche vont considérer qu’il s’agit d’un site totalement séparé de votre site domestique. Il faut donc recréer une autorité pour chaque nouveau domaine.
C’est la stratégie internationale adoptée par Blablacar (blablacar.fr, blablacar.es,...), Airbnb (airbnb.fr, airbnb.it,...) ou encore Amazon (amazon.fr, amazon.de,...)
Enfin, il est aussi possible que le nom de domaine correspondant à votre marque ne soit pas disponible dans certains marchés, ou que certains ccTLD soient soumis à des restrictions d’utilisation.
Cela peut vous amener à trouver d’autres solutions pour contourner ce problème, parfois en mixant plusieurs structures (ccTLD + sous-domaines) et très souvent ajoute beaucoup de complexité dans la gestion des différents sites.
Attention à ne pas baser votre stratégie sur un nom de domaine ccTLD combiné à une structure en sous-dossier de type: www.monsite.fr/de
Chez nativExpand, nous voyons souvent cette configuration lorsqu’une entreprise française internationalise son site en voulant cibler des Allemands (dans cet exemple).
Parfois ce sont même les sites de grandes entreprises (qui peuvent peut-être se le permettre car elles ont une très forte autorité). Mais pour la plupart des PME, cette configuration est vraiment à éviter.
Pourquoi la configuration de domaine de type www.monsite.fr/de d’un site international est mauvaise?
Parce que quand on utilise un nom de domaine ccTLD (country-code Top Level Domain), tous les moteurs de recherche considèrent que le site cible l’audience du pays auquel il se rattache. Un domaine en .fr cible donc des Français!
Lorsqu’une entreprise se lance sur le marché Allemand en utilisant son site .fr avec des pages en allemand pour cibler l’audience allemande, c’est un contre-sens. Il envoie de très mauvais signaux aux différents moteurs de recherche.
Le risque, au final, c’est que le site ne soit pas classé à sa juste valeur et qu’il ne trouve tout simplement pas son audience dans le marché visé.
Dernière remarque, certaines extensions de domaines ccTLD sont devenues génériques (souvent à la suite d’une utilisation plus orientée marketing que pour des raisons géographiques) comme c’est le cas des extensions .io (Océan Indien Britannique), .co (Colombie) ou encore .tv (Tuvalu).
Les sous-domaines basés sur un nom de domaine gTLD
Si le nom de domaine correspondant à votre marque n’est pas disponible dans de nombreux pays, l'utilisation d’une structure basée sur un domaine gTLD (global ou generic Top Level Domain) avec sous-domaines peut s’avérer être une alternative intéressante.
Le principal avantage de cette option c’est qu’il vous suffit simplement d’utiliser un seul nom de domaine pour configurer toutes les versions de votre site sur ce domaine.
La gestion est donc largement simplifiée en comparaison à la configuration des ccTLD.
Dans la réalité, il sera souvent opportun d’acheter les noms de domaines locaux en ccTLD lorsque cela est possible et de les rediriger vers l’URL par défaut, car cela vous permettra en quelque sorte de protéger votre marque et d’éviter que quelqu’un ne viennent occuper le nom de domaine local mais aussi de rediriger correctement les internautes qui tapent le domaine localisé de votre marque dans leur navigateur.
Par contre, le signal de géolocalisation envoyé à Google est beaucoup moins fort que ce que procure l’utilisation d’un ccTLD, car ici le nom de domaine ne se réfère pas à un pays.
Si vous utilisez un sous-domaine es.monsite.com, nous ne pouvons pas savoir si “es” correspond à la langue ou au pays, autrement dit si vous ciblez des gens parlant espagnols ou des personnes vivant en Espagne.
Pour s’assurer que Google et les autres robots indexeurs affichent les bonnes pages aux bonnes personnes, et donc aient une parfaite compréhension de l’audience que vous ciblez, il sera nécessaire de lever l'ambiguïté en paramétrant le ciblage géographique du site dans la Search Console.
Les sous-répertoires basés sur un domaine gTLD
Une autre alternative à l’utilisation des ccTLD, c’est d’utiliser une structure en sous-répertoires à partir d’un nom de domaine générique (gTLD). Cette option est sensiblement identique à celle des sous-domaines et offre donc les mêmes avantages et inconvénients.
Son principal atout se trouve dans le SEO et en particulier dans la popularité du nom de domaine.
En effet, plus un nom de domaine obtient des liens de sites tiers plus il est considéré comme faisant autorité. Dans le cas d'un site international avec des urls en sous-dossiers pour distinguer chaque langue et pays, il y a un partage de l'autorité de votre version domestique (et à prioiri celle qui a le plus de popularité) avec les autres versions internationales.
Pour résumer les bénéfices et les problèmes que génère chaque option, vous trouverez dans l’illustration suivante un récapitulatif
Quelle est la structure d’urls recommandée pour le référencement naturel ?
Pour le SEO, il peut être plus recommandé d’utiliser des URLs basées sur le même domaine générique (gTLD) afin de partager l’autorité procurée par les campagnes de netlinking international et de relations presse.
Mais cela n’est pas une règle gravée dans le marbre et on peut très bien voir des sites en ccTLD obtenir de très bons résultats dans aucune autorité. Cela dépend aussi beaucoup de la concurrence plus ou moins forte de votre secteur dans le marché ciblé, de votre stratégie d’implantation locale, de votre budget et de vos ressources financières, techniques et humaines.
N’hésitez pas à nous contacter pour en discuter et trouver la solution d’URL qui correspond le mieux à votre activité, à votre marque et votre stratégie d’internationalisation.
Par ailleurs, certaines marques utilisent des combinaisons de ces solutions, par exemple, avec le sous-domaine spécifiant le pays, et le sous-répertoire indiquant la langue visée. C’est le cas de OUI.sncf: ch.oui.sncf/de, cette URL cible une audience parlant l’allemand (sous-répertoire /de) basée en Suisse (sous-domaine ch.oui.sncf)
Dans les pays avec plusieurs langues officielles (Belgique, Suisse, Canada, …), utiliser une combinaison ccTLD + sous-répertoires peut aussi être une bonne idée. C’est le cas du site des chemins de fer suisse SBB: www.sbb.ch/de (ciblant des Suisses qui parlent allemand).
Conclusion sur les URLs internationales
Comme nous venons de le voir, il existe plusieurs possibilités pour structurer les urls de son site international. Chacune offre des avantages et des inconvénients.
D’un point de vue SEO, il peut sembler intéressant et moins onéreux d’utiliser des sous-répertoires basés sur un nom de domaine générique, car toutes les versions du site dans les différentes langues vont profiter de la notoriété du domaine initial.
D’un autre côté, utiliser des noms de domaines ccTLD vous apportera une localisation très poussée de votre marque sur les pays exports que vous ciblez. Vous donnerez ainsi l’impression d’être très bien implanté dans ce pays ou d’avoir la volonté de vous donner une image locale. Cela est toujours très bien perçu de la part des consommateurs.
Le choix est principalement lié à votre stratégie internationale globale et aux moyens financiers techniques et humains que vous êtes prêts à investir.